CHUCK DECKER - dead or alive.

Chuck fronça les sourcils en jetant un coup d'œil à sa femme. Elle avait changé…rien n'était plus comme avant, mais il avait agi dans son intérêt, dans leur intérêt.

Sa vieentière semblait s'être écoulée à une vitesse folle…bien plus vite que le sable d'un sablier. Il avait grandi aux côtés de son père, un homme alcoolique, mais bienveillant qui lui avait tout appris sur les bagnoles. À peine âgé de quinze ans il avait abandonné l'école pour travailler au garage du paternel, garage qu'il reprit une fois en âge de brasser des affaires.

Évidemment il avait fréquenté les mauvais types, s'était enrôlé dans des tas d'histoires rocambolesques et dangereuses, mais chaque fois Chuck était revenu sur le droit chemin, pour l'entreprise, pour ne jamais décevoir son père.

Puis il l'avait rencontré…Meredith. Une histoire comme dans les films, une belle jeune femme en détresse et pourchassée par de sales types, trouvant refuge dans l'unique commerce de la rue, toujours ouvert. Chuck s'en souvenait comme si c'était hier et pourtant…

Ils s'étaient ensuite fréquentés, s'étaient amusés comme des fous avant d'avoir deux merveilleux -mais avouons-le pleurnicheurs- enfants ; Jayson&Alyson. Une petite vie pratiquement rangée, mais tout de même attrayante grâce à son épouse, à l'alcool et à tous les autres petits plaisirs de la vie.

Tout ça lui avait explosé au visage si rapidement…les dettes s'accumulaient, le garage était hypothéqué deux fois et la banque menaçait tous les jours de mettre la clé sous la porte s'il ne payait pas son dû…En prime ? Des dealers –oui il y en avait évidemment plus d'un pour en ajouter une couche- près à tout et n'importe quoi pour toucher leur pognon…tout comme menacer des gosses qui rentrent bêtement de l'école. Jamais il n'oublierait le canon du revolver contre la tempe de son fils. Il en frissonnait encore en y repensant.

Ils n'avaient pas d'autres choix, trouver l'argent et ce, dans un délai de 24h, ou leurs deux enfants seraient abattus, comme des chiens. Qui dit argent, dit aussi banque et qui dit banque, dit braquage. Le couple misa donc le tout pour le tout en entrant dans la banque centrale de New-York, armé jusqu'au cou.

Évidemment ce qui devait arriver arriva et un employé fut malencontreusement atteint par balle. Qui tira ? Meredith, sous l'effet du stress…probablement sous l'effet d'une drogue quelconque aussi, mais Chuck s'en balançait, tout ce qu'il voulait c'était la protéger et bien trop rapidement les choses dégénérèrent...

Sans le moindre sous, le couple dû quitter afin de ne pas se faire prendre. Malheureusement pour eux, les médias ne mirent pas longtemps à communiquer leurs noms et autres informations personnels alors que la maison des Burton était déjà encerclée, grouillant de flics et de caméras.

Ils n'avaient pas d'autres options…fuirent, changer d'identité et se refaire une vie, ailleurs, sans leurs enfants –pour l'instant placés en famille d'accueil de ce qu'ils avaient pu comprendre-. Manchester semblait un choix judicieux pour l'instant…mais on ne change pas qui l'ont est et le couple ne fait pas exception à la règle.

Decker savait que jamais rien ne serait comme avant, mais il ne pouvait s'empêcher de regarder sa femme recroquevillée devant la fenêtre de leur nouvel appartement, complètement anéantie. « Tout ira bien ma poupée, donnes toi un peu de temps…» Il l'entoura de ses bras et déposa un baiser sur le derrière de son crâne, humant ses cheveux par la même occasion, loin d'être lui-même convaincu.