Need a Happy Ending + LOU & MEREDITH

Je sors péniblement de mon lit. Comme toujours, j’ai les yeux emplies de larmes. Encore une fois, j’ai fais le même cauchemar, celui où mes parents disparaissent. Ils sont décédés lorsque j’avais huit ans, pourtant j’en garde toujours les mêmes séquelles. Toutes les nuits, je les vois s’en aller pour ne plus jamais revenir. Je pousse un cri, je mets mon oreiller sur mon visage pour me pas réveiller mon grand frère et je pleure. Les sanglots sont présents, intarissables. J’aimerais que cela ne soit qu’un cauchemar parmi tant d’autres, mais c’est la triste réalité : ils ne reviendront jamais. On se demande souvent ce que l’on ferrait s’ils réapparaissaient. Tout le monde répond la même chose : les serrer dans ses bras et leur dire qu’on les aime. Cette réponse est peut-être simplette, mais c’est la réalité. Que pourrions nous dire d’autres ? Faire d’autres ? Leur parler ? Je le fais tous les jours, même si je sais qu’ils ne sont plus là. J’espère qu’ils m’entendent, dans le fond j’y crois. Pourquoi ? Parce que la réalité de la vie serait trop difficile à supporter. On arrive à avoir la tête hors de l’eau que lorsque l’on croit en quelque chose. Alors moi, j’y crois. Je crois qu’ils me voient, je crois qu’ils m’entendent, je crois qu’ils veillent sur moi. Je crois que lorsque se sera mon tour je les reverrais, pourquoi ? Parce que j’en ai besoin. Nous sommes une famille catholique, mais nous n’avons jamais été réellement pratiquant. Pourtant, je m’adresse à Dieu, moins souvent qu’avant, mais tout de même. J’ai besoin de croire en lui pour ne pas chuter. Je serais d’une autre religion je réagirais de la même façon. Alors, parfois, quand je suis réellement au bout du rouleau, je me rends dans une église et je prie. Je prie pour que mes parents aillent bien, même si cela devrait être l’inverse quand on y pense. S’ils sont avec Dieu, n’est-ce pas a eu de tout faire pour que l’on aille bien ? Je crois que c’est réciproque dans le fond. Aujourd’hui, je suis dans le bus. Je n’ai pas supporté ma première heure au travail, alors j’ai décidé qu’il fallait que je prenne l’air. Je n’ai pas le permis, je ne l’aurais jamais. Cela n’est pas un point important dans ma vie. Je pourrais avoir un chauffeur, mais je ne le veux pas. J’aime les choses simples de la vie. J’ai mes écouteurs dans les oreilles et je pense à maman et papa. Ils me manquent de plus en plus chaque jour. Je crois que la douleur s’amplifie. Je ne sais pas comment faire pour aller mieux, je me contente d’avancer. Je mets un pied devant l’autre et aujourd’hui cette paire de jambes m’emmène dans un café. Je fais la queue, je suis derrière une femme d’âge mûre. Il lui manque de l’argent pour payer sa nourriture. Les clients derrière moi assistent à la scène et ils commencent à s’impatienter. Je décide donc de payer le reste. « Laissez, j’ajoute le reste. » Je dis simplement en prenant mon porte monnaie. D’ailleurs, je n’ai pas encore choisi ce que je vais manger.

« Papa je veux venir ! » Je le suppliais. Je n’étais pas plus haute que trois pommes. Mes parents ont toujours eu le coeur sur la main, alors ils allaient durant les weekend donné de la nourriture à ceux qui ne pouvaient pas se la payer. J’étais si jeune et je désirais déjà aider mon prochain moi aussi. Je suis heureuse de tenir cela de mes parents, d’ailleurs, je le fais toujours. Je me souviendrais toujours de la première fois que je m’y suis rendu. Je me cachais derrière les jambes de mon papa. Cela me faisait du mal de voir les gens ainsi, affamés. Au début, je ne passais mon temps qu’à épier les personnes, puis j’ai décidé de discuter avec certaines personnes. Je riais avec certaines personnes âgées, je leur redonnais le sourire. C’est sans doute pour cette réelle raison que je continue de le faire, je vais aussi voir les enfants malades dans les hôpitaux pour jouer avec eux ou encore leur lire des histoires. Je suis heureuse d’avoir eu ce trait de caractère de part mes parents. Au jour d’aujourd’hui je suis heureuse, même si mes parents me manquent fortement. Je dois admettre que cela fait naitre une plaie béante qui je pense ne cicatrisera jamais. Pourtant, j’apprends à vivre avec. Aujourd’hui, je me suis senti assez mal au boulot alors je suis partie. Je me suis arrêtée dans un café et j’ai donné l’argent restant de la commande de la personne qui se trouve devant moi. Cela ne me pose aucun soucis, je le fais avec coeur. Je passe alors ma commande : un moka frappé et un cookie. Elle commence alors à me remercier. Elle aimerait que l’on apprenne à faire connaissance. Pourquoi pas ?  Après tout cela me fera du bien de discuter avec une nouvelle personne. « Bien sûr, avec plaisir. » Nous prenons nos cafés respectifs et nous allons nous asseoir à une table, prêt des baies vitrées, mon emplacement préféré. « Au fait je m’appelle Lou. » J’avale une première gorgé de mon moka. Cela me fait beaucoup de bien, puis je peux respirer je suis loin de mon travail.

Je dois bien admettre que cette jeune femme me semble agréable, pourtant quelque chose cloche. Je ne sais pas pourquoi je sens qu’il y a quelque chose, peut-être un soucis. Serait-il d’argent ? Je me le demande. Dans ce cas je pourrais peut-être l’aider dans le sens ou je la ferais venir manger au local afin qu’elle puisse se nourrir à sa faim. J’aime aider les autres, d’ailleurs je donne pas mal de mon argent à des associations. J’ai toujours aimé faire cela, depuis toujours après tout mes parents m’ont éduqué ainsi. Je me demande s’ils seraient fier de moi de là où ils sont. Je l’espère très sincèrement. En tous les cas je fais pour tout être leur fille idéale. Ce n’est pas pour qu’ils soient fier de moi que je donne à manger aux plus démunis, non, ce n’est pas mon genre, je veux simplement aider mon prochain, sans rien n’attendre en retour. Je ne veux pas de sous, de cadeaux, je le fais tout simplement avec le coeur. Je ne demande même pas de merci. Beaucoup de personnes qui viennent manger ne disent pas facilement merci. Un monsieur assez âgé à même du mal à se nourrir alors je l’aide en lui donnant la béquet. Cela ne me dérange absolument pas, je lui ai d’ailleurs trouvé une place dans un centre afin que l’on s’occupe de lui, bien évidemment cela est à mes frais, puisqu’il n’a pas le luxe de se l’offrir. En tous les cas je souris à cette jeune femme qui se tient devant moi. Elle m’annonce qu’elle se prénomme Meredith, je trouve que c’est un très joli prénom. Elle me dit alors que cela n’est pas de sa faute pour l’argent puisque ce n’est pas la même monnaie de l’endroit où elle vivait auparavant. J’en déduis qu’elle est ici depuis peu, elle me le confirme d’ailleurs. Elle me demande si je suis d’ici. « Oui, j’ai toujours vécu à Manchester. » J’avale une gorgée avant de reprendre : « Où viviez vous avant ? »

J'aime faire connaissance avec les gens. J'ai toujours été attiré par la discussion. Parler aux autres c'est mon truc et j'aime ça, alors lorsque je rencontre cette très belle femme je me dis que l'on pourrait devenir amies. Ce serait cool. Elle me semble vraiment sympathique. Je suis certaine qu'elle n'est pas d'ici, toutefois j'attends qu'elle me parle. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai la sensation que je rate quelque chose. Elle est d'âge mûre, mais belle. Par contre elle n'a pas de tenu griffer. Tout le monde ne peut pas être riche malheureusement. Contrairement à beaucoup de monde je le suis, toutefois je ne l'affiche pas sur la place publique, je n'aime pas cela. Bien sûr, je porte beaucoup de marque de luxe, notamment mes chaussures qui sont toutes des Louboutin, mais je ne prends pas de vêtements, de sacs ou encore chaussures avec la marque écrit en gros pour que tout le monde le sache. Si on n'a pas l'oeil avisé, on ne sait pas que je porte des marques de luxe. Elle m'informe qu'elle vient de Los Angeles. Je n'y suis jamais allée, je me cantonne à rester à Manchester. "Je ne connais pas du tout." Je lui avoue avant de boire une nouvelle gorgée de mon moka. Elle me dit qu'elle a un époux, indirectement. Je lui souris avant de lui répondre : "OH vous êtes mariée alors." Un sourire s'inscrit sur mes lèvres, par contre elle n'a pas d'emploi. Comment pourrais-je l'aider ? Je réfléchis un instant pour voir si je ne peux pas l'aider à lui trouver un job.

Je n’ai jamais voyagé. Dans le fond, je l’ai toujours voulu. J’aurais aimé aller en France, je rêve de découvrir Paris. Je rêve aussi de la Suède. Pourtant, je n’ai jamais bougé de Manchester. Je pense que de toute façon Max n’aurait pas pu venir avec moi à cause de son boulot prenant. J’aurais aimé que nous voyagions lorsque nous étions plus jeunes, à présent j’ai le sentiment que je ne quitterais jamais Manchester. Je dois bien en convenir, cette ville est une jolie prison pour ma personne, puis j’ai toujours aimé être ici. Je connais la ville par cœur et même son agglomération. Je suis heureuse de vivre ici, avec mon grand-frère. Je pense que s’il n’avait pas été présent pour me soutenir je ne serais plus là. Il est mon bonheur, celui qui me donne un souffle, celui qui m’aide à avancer. Je ne serais plus rien ni personne si je n’avais pas Max. J’aurais sans doute commencer à boire, j’aurais couché avec n’importe quel inconnu. J’aurais pris de la drogue et d’autres choses encore … heureusement je l’ai eu. Il est l’ange qui veille en permanence sur moi. Grâce à lui je suis devenue une très bonne avocate. J’ai une belle vie, bien que compliqué, mais surtout j’ai B. elle est comme ma sœur, celle que je n’ai jamais eu. Peut-être que lorsque nous aurons des vacances en commun nous partirons quelque part dans le monde rien qu’elle et moi ? J’en serais vraiment heureuse, je vais devoir lui en parler. J’avale une gorgée de ma boisson tout en continuant à écouter la femme qui est assise à ma table. Elle m’annonce qu’elle est mariée depuis des années, quelle chance. J’aimerais avoir quelqu’un dans ma vie, malheureusement j’ai une relation complexe avec mon patron. Je suis comme happée à chaque fois que je me retrouve en face de lui, mais il est l’époux d’une femme qui me drague quand elle vient au cabinet. Je les trouve bizarre, peut-être sont-ils des échangistes ou bien encore des libertins, je ne mange pas de ce pain là. « Hum, non, je suis célibataire. » Je réponds alors à Meredith, tentant de faire naître un sourire sur mon visage. Bien sûr je commence à avoir de l’âge et plus jeune je voulais avoir des enfants, mais je n’en suis plus sûr du tout à présent. Je regarde alors ma boisson un instant, avant de reprendre : « Comment s’appelle votre époux ? Vous avez des enfants ? »

Je dois bien avouer que j’aime aider les autres. D’ailleurs, je vais tous les weekend à l’hôpital pour amuser les enfants malades, mais je fais aussi du bénévolat. Je donne à manger aux personnes qui n’en n’ont pas. Je fais le service, j’aime leur parler et les divertir ne serait-ce que quelque minutes. J’aime voir le bonheur dans leurs yeux, leurs sourires s’encrant sur leurs visages. J’ai été habitué à cela depuis mon enfance et je pense que je n’arrêterai jamais. Je suis ainsi, personne ne pourra me changer. On m’a toujours dit que j’ai le cœur sur la main, je n’aime pas me venter, j’aime juste rendre leurs autres heureux. C’est donc naturellement que j’ai aidé cette femme à payer son repas, mais j’ai aussi désiré parler avec elle. La solitude est mon alliée, mais parfois j’ai du mal à cohabiter avec. J’ai un frère aimant avec qui je vis, sans lui j’aurai sans doute déjà péter un câble. Je n’aime pas être seule, j’ai toujours mon élan en peluche avec moi lorsque mon frère n’est pas à la maison. De plus, le manoir est immense. Je n’aime pas m’y retrouver toute seule. Nos grands-parents sont retournés chez eux avant de faire un tour du monde. À chaque nouveau pays ils nous envoient une carte postale que nous accrochons sur le frigo Max et moi. Alors, c’est tout naturellement que je suis aimable et intéressée par cette femme dans ce café. Je suis heureuse de pouvoir parler avec quelqu’un, il faut que je me change les idées. En ce moment je broie du noir. Je ne sais pas si je suis à ma place dans cette nouvelle boite d’avocats, je me trouve minable et cela se ressent sur mon moral. Mon patron m’attire irrémédiablement, mais il est marié. Je vois bien que je lui fais le même effet, mais il a une femme, d’ailleurs elle me drague dès qu’elle vient dans la boite pour rendre visite à son mari. Je les trouve bizarre. J’ai déjà penser à trouver une autre boite ou alors à changer de métier. Je n’en ai parlé à personne, mais cela me travaille assez. Meredith m’a annoncé qu’elle a un époux, mais étrangement lorsque je lui demande si elle a des enfants son visage change d’expression. Peut-être en a-t-elle eu … peut-être sont-ils décédés ou alors peut-être qu’on lui a retiré la garde. Je prends alors naturellement sa main dans la mienne et je lui souris. « Vous aimez Manchester ? » Je préfère changer de sujet, je vois bien qu’elle n’est pas à l’aise. « Je connais la ville par cœur alors si vous voulez on échange nos numéros et je vous fais visiter de superbes endroits de la ville. » Je lui souris tendrement avant de boire une nouvelle gorgée de ma boisson.